Comme vous le savez, notre Ensemble Scolaire réunissant les écoles de Notre Dame de Pontmain, Saint Joseph et le collège du Prieuré se voit doté d’une nouvelle identité en se mettant sous le patronage du Bienheureux Pier Giorgio Frassati.
Voici une petite biographie de ce jeune homme, qui, par le don de sa personne, est une lumière pour nos jeunes et pour nous mêmes, qui nous montre le Chemin (source : www.mavocation.org):
Pier Giorgio avait tout pour être un blessé de l’amour, un triste gars, un éternel complexé. Pourtant, il traversa le début du XXe siècle comme une avalanche de joie et de charité. Jean-Paul II, lui-même, qui le béatifiera en 1990, avouait avoir été bouleversé par le témoignage et la vie intérieure de cet étudiant que la maladie a fauché à 24 ans.
Un héritier « imbécile »
Turin (1901) Italie. Pier Giorgio naît un 6 avril. Il est l’aîné de deux enfants. Très tôt ses parents jugent que seule Luciana, d’un an sa cadette, est dotée de toute l’intelligence requise pour succéder un jour à la direction du journal libéral La Stampa. Pas lui.
Son père le taxe d’imbécile et l’humilie fréquemment.
L’enfant, l’adolescent puis le jeune homme ne s’en effarouchera jamais.
Simplement, il redoublera d’efforts. Tout en respectant toujours ses parents, même lorsque, au fil des ans, le ménage manifeste une mésentente conjugale de plus en plus grande.
Un intrépide généreux
Les qualités intérieures de Pier Giorgio passent inaperçues aux yeux de toute sa famille, excepté sans doute de sa grand-mère maternelle. A posteriori, sa sœur se souviendra avec émotion combien il a manifesté, pourtant, dès la petite enfance, une générosité intrépide. Comme ce jour où, pour sauver une fillette tombée dans un trou d’eau gelée, alors qu’ils font du patin à glace, Pier Giorgio y chute aussi pour la repêcher. Ce bain glacé aurait pu lui coûter la vie. Il a sauvé celle d’une enfant.
Le garçon est aussi étonnamment concerné par la souffrance d’autrui. Un jour, encore tout petit, il est seul à la maison lorsqu’une pauvre dame vient réclamer quelques sous. Que faire ? L’idée surgit, désarçonnante de bonté. Pier Giorgio ôte ses chaussures et ses bas, les tend à la mendiante : « Pour vos enfants », lui dit-il.
Son cœur éveillé à la misère grandit durant la première guerre mondiale. Lorsqu’elle éclate, il ne sait comment clamer son refus ; il voudrait s’engager pour la paix, venir en aide aux blessés, aux familles des soldats. Que faire pour que la guerre cesse ? « Je donnerai ma vie ! », soutient l’adolescent.
Les études, un vrai combat
« Les difficultés rencontrées dans l’étude, raconte le Père Robert Claude, un de ses biographes, furent pour Frassati une occasion d’ascension morale. » Pier Giorgio a une haute idée de son devoir et demande qu’on prie pour que sa volonté se consolide. Il formera effectivement le vœu de servir l’Église auprès des mineurs. Or pour concrétiser ce rêve, il doit devenir ingénieur.
Un de ses professeurs confie l’avoir averti que « ce n’était pas gagné d’avance »… « J’ai vu pourtant son intelligence s’épanouir comme une fleur, s’affiner et devenir peu à peu si prompte et si souple, qu’elle lui a permis de résoudre, à force d’étude et de ténacité, n’importe quelle difficulté ».
Ses « conquêtes«
Dès 1918 – il a alors 17 ans -, Pier Giorgio s’investit dans les mouvements catholiques : les équipes Saint-Vincent-de-Paul puis la FUCI (Fédération des Universitaires de l’Action Catholique Italienne). Il y trouve « un réel terrain d’entraînement à la formation chrétienne et des secteurs propices à son apostolat », soulignera Jean-Paul II.
Avec quelques amis, il fonde aussi la société des « Types Louches », dont le mot d’ordre est la convivialité. Fous rires et canulars téléphoniques émaillent les relations de cette joyeuse bande d’amis, bien décidée en outre à venir en aide aux personnes démunies du Turin ouvrier. Le jeune homme s’y déplace muni d’un carnet dans lequel il consigne le nom de ses « conquêtes » : des personnes dans le besoin, rencontrées ici ou là. Avec mention de ce en quoi il peut leur venir en aide.
Il se démène alors pour obtenir un lit d’hôpital, une place à l’école ou un logement… Une cascade de démarches à insérer dans l’emploi du temps du jeune étudiant ! Autant de pourparlers avec les autres membres des équipes pour bénéficier de l’argent nécessaire. Le moindre de ses revenus personnels servant illico ses œuvres. Jusqu’au prix des transports en commun qu’il économise pour récolter quelques sous. Il conserve également livres et vieux journaux, fait de multiples quêtes, allant de porte en porte. Le très pragmatique et très enjoué Pier Giorgio parvient ainsi à sortir une foultitude de familles et de personnes seules de leur embarras financiers. Il devient au passage le compagnon de jeux des enfants, le confident des parents, offrant sa présence sympathique et ses paroles réconfortantes.
Paroles d’encouragements, paroles de confiance. Le jeune bienfaiteur incite encore et toujours à prier.
Soif de Dieu
C’est une véritable victoire pour Pier Giorgio lorsqu’il obtient, à 17 ans, la possibilité de communier chaque jour. Jusque-là, sa mère y a opposé son veto, méfiante face à de ce qu’elle prend pour de la bigoterie.
Tôt le matin, Pier Giorgio emprunte désormais l’escalier de service pour se rendre à la messe.
Il la vit intensément, sachant que « tous les jeunes gens de cran, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui, nourrissent de ce pain leur volonté d’ascension », expliquera Mgr Pinardi, évêque auxiliaire de Turin.L’eucharistie est le centre de sa journée. Même lorsqu’il est en excursion, il y reste fidèle, se levant aux aurores. Fidélité, recueillement fervent. Entre 19 et 24 ans, il découvre et participe aussi à l’adoration nocturne. On le croise un chapelet en main. Ou déclamant Dante. Ou méditant les paroles de saint Paul.
Amitiés et rayonnement
Les étudiants qui l’entourent respectent cet être entier pour « sa foi ardente, simple, entière, inébranlable », comme l’explique un ami. « Il mettait toujours le Seigneur entre lui et nous », dira une jeune fille qu’il aima en secret ; un amour auquel il renonce, sachant que ce sujet risque de devenir une occasion supplémentaire de discorde entre ses parents.
On admire la droiture de Pier Giorgio. Sa sœur témoignera que la grande pureté de son frère était manifeste aux yeux de tous. Lorsqu’une conversation dérape par exemple, il ne se gêne pas pour siffler ostensiblement. Son attitude tranche avec celle des autres jeunes et leur inspire respect et sympathie. « Son secret pour gagner les esprits et les cœurs, c’était sa charité sans alliage », assure un ami. Pier Giorgio remplit gaiement mille services anodins : rangement de la salle après une réunion, préparation d’une fête. « Je suis à votre entière disposition », aime-t-il répéter.
Sa charité exceptionnelle restera son secret intérieur. Un jour, en montagne, alors qu’il est parvenu à embarquer quelques compagnons pour une excursion, l’un d’eux paraît très fatigué. Pier Giorgio feint alors de se plaindre de tous les maux : de ses souliers trop neufs à la courroie de son sac qui lui fait « vraiment » mal… Jusqu’à ce que la troupe accepte de faire une pause. Pour lui. Ainsi a-t-il évité à cet ami l’humiliation de réclamer la halte.
Ce n’est rien. C’est une délicatesse. A la Pier Giorgio.
« Le vrai bien se fait comme par inadvertance, petit à petit, quotidiennement, familièrement », déclare-t-il un jour. Mais une inadvertance pétrie de vigilance ; pétrie d’un esprit silencieusement contemplatif ; en attendant l’occasion de se mettre au service. Discrètement.
Sa devise : Verso l’alto ! (Vers le sommet !)
Soudainement, Pier Giorgio contracte, auprès d’une famille pauvre, une poliomyélite foudroyante qui l’emportera en six jours. On ne décèle pas immédiatement la cause de son mal. Et, tandis que sa grand-mère agonise dans la chambre à côté, on lui reproche son flegme. Traîner au lit alors que son aïeule est mourante ! A 24 ans (en 1925), son témoignage de vie prend toute sa mesure dans ces jours d’épreuve.
Tandis qu’il souffre terriblement, il pense encore à la promesse faite à une personne dans le besoin. Péniblement, il écrit un mot pour que l’argent nécessaire lui parvienne.
Alors, le jour de son enterrement, une foule innombrable de pauvres, d’inconnus en larmes, ceux pour lesquels il s’était tant démené, manifeste la grandeur de Pier Giorgio.
« Il mourut jeune, au terme d’une existence brève, met en avant Jean-Paul II lors de la béatification de Pier Giorgio en 1990, mais extraordinairement riche en fruits spirituels, s’acheminant vers la vraie patrie pour chanter les louanges de Dieu ».